Le passage à l'heure d'hiver
Datte: 08/06/2019,
Catégories:
fh,
2couples,
hplusag,
couple,
cocus,
Collègues / Travail
fête,
BDSM / Fétichisme
échange,
entrecoup,
extraconj,
Auteur: SophieF., Source: Revebebe
... plus de minuit. Seul, le feu de la vieille cheminée éclaire la cuisine. Sébastien bande comme un taureau, il vient de se frotter contre Nathalie, sa chemise de soie contre le satin de ses seins dardés. Leurs bas-ventres doivent être une fournaise. Et le mien, donc ! Tous les hommes me serrent de près en me chuchotant que c’est bien sympathique de se retrouver ailleurs qu’au boulot, qu’il faudra remettre ça plus souvent, et que je suis très jolie. Certains disent : désirable. Ceux que j’aime bien ont mes paumes sur leur nuque, ou carrément mes bras autour de leur cou. Lèvres contre lèvres ou presque. Mon bas-ventre va à la rencontre de leurs braguettes dilatée. Même Christophe bande, mais avant même de me prendre dans ses bras. Il grommelle que je ne suis qu’une allumeuse et que je le déçois beaucoup. Mon coeur se gonfle d’allégresse.
— Mais c’est toi que je veux allumer, Christophe, toi seul.
— J’aimerais savoir à quoi tu joues, et à quoi vous jouez, toutes les deux, Nathalie et toi.
— Mais c’est bien simple, il sera bientôt deux heures. J’ai pensé à ce que tu m’as dit, cette heure que l’on vit deux fois. Il faut en profiter, pendant les premières soixante minutes. Tu as envie de moi, je suis bien placée pour le savoir. Moi aussi, j’ai envie de toi. Tu n’es pas bien, dans mes bras, tout contre moi ?
— Tu vas briser nos deux couples.
— Cesse de jouer le père la pudeur, tout cela n’est pas grave, une heure après tout rentre dans l’ordre, et on oublie tout.
— Mais je ne ...
... t’oublierai pas comme ça, Virginie, si nous faisons l’amour ensemble !
— Tu es gentil. Un grand sentimental, hein ? Tant mieux !
Quelques nuages chahutés par un vent de sud. La lune est dans son dernier quartier, elle nous éclaire faiblement. Nathalie a dit qu’il nous fallait absolument rester dehors, à jouir du silence, ce luxe qu’on ne connaît plus en ville. Les autres sont partis. Nous n’avons ni faim ni soif.
— Orion, là-bas. La Grande Ourse, bien visible, et Vénus, de ce côté, soupire Christophe.
— Ah bon !
Il voit bien que je m’en moque. Nathalie dit qu’il fait un peu froid, quand même, et qu’elle va chercher des couvertures. Elle en apporte deux, jette l’une sur mes épaules et l’autre sur celles de Sébastien.
— Fais-moi une petite place, lui dit-elle en se coulant contre lui.
J’écarte la mienne et d’un sourire j’invite Christophe à me rejoindre. Il a le regard sombre des mauvais jours, mais comme il fait nuit… J’insiste :
— Viens, Christophe.
Il regarde sa femme, blottie tout contre Sébastien. Je vais me mettre à pleurer, je pleure facilement, on ne résiste pas à mes larmes. Il daigne enfin se rapprocher et saisit le pan de la couverture pour la refermer sur nous. Je m’appuie sur son corps solide. Tout à l’heure, ma tête trouvera sa place au creux de son épaule.
Le silence dure. En face bouge la couverture, des mains sont à l’oeuvre dessous. Christophe ne bouge pas. Sébastien penche légèrement la tête, ses lèvres cherchent celles de Nathalie ...