Le choix de Camille - Histoires de Sexe

Le choix de Camille

... projets ?
— Ben, je la suis, je l’aide.
— Et ça te suffit ?

Camille ne répondit rien.

— Réponds-moi ! C’est ta seule ambition d’être le sex-toy de cette nympho ?

Anne-Sophie avait parlé un peu fort ; plusieurs clients se retournèrent vers elles.

— Sortons d’ici ! dit Camille en se levant.

Anne-Sophie jeta un billet sur la table et suivit Camille qui était déjà sur le trottoir.

— Camille, attends !
— Tu n’as pas le droit de dire que je suis le sex-toy de Sonia. Ce qui se passe entre nous ne te regarde pas de toute façon.
— Ah, tu crois ça ! Alors laisse-moi te raconter ta nuit ; tu vas être surprise.

Anne-Sophie expliqua assez brutalement ce qui s’était passé à Camille qui resta muette.

— Camille, parle-moi.
— Non ! Tu me prends la tête ! Arrête !

Elle pleurait à grosses larmes. Anne-Sophie la saisit par le bras et la força à se tourner vers elle.

— Regarde-moi !

Camille tourna la tête.

— Regarde-moi je te dis !

Les larmes montaient aux yeux d’Anne-Sophie. Camille la regarda enfin.

— Je sais bien qu’elle a des goûts bizarres. Elle ne s’en est jamais caché et je l’accepte. Mais que toi tu sois rentrée dans son jeu… je trouve ça…

Anne-Sophie l’interrompit :

— Je veux que tu saches que je regrette ce que j’ai fait. Ce n’était pas du tout ce que j’aurais envie de vivre avec toi. J’ai été aussi dégueulasse qu’elle, c’est vrai, et je m’en veux terriblement. Mais toi, tu vaux mieux que ça, j’en suis sûre. Je ne t’ennuierai plus ...

... avec ça. Je veux juste que tu saches que je serai toujours là pour toi, tu entends ? Maintenant tu as aussi le droit de me détester, je le mérite.

Camille avait écouté la tirade jusqu’au bout. Après un silence elles tombèrent en pleurs dans les bras l’une de l’autre.

De retour à l’appartement, à la nuit tombante, Camille essaya à nouveau, sans succès, de joindre Sonia.

DIMANCHE SOIR

Elles dînaient quand le carillon de l’entrée retentit. C’était Sonia qui arrivait. Elle tenait un bouquet de fleurs et une bouteille de champagne.

— J’ai une grande nouvelle !
— Tu as trouvé du boulot ? lui demanda Camille.
— Ouiii ! dit-elle. Ma copine, enfin… la fille que je connais est rentrée cette aprèm, elle m’a présentée là où elle bosse. Son patron recherche des filles, il me prend à l’essai. Je commence mardi.

Camille se précipita dans ses bras et l’embrassa.

Sonia tendit les fleurs à Anne-Sophie :

— Tiens ! C’est pour toi, pour te remercier de ce que tu as fait pour nous. Nous partirons demain.

Cette nouvelle déchira le cœur d’Anne-Sophie qui réussit à ne rien laisser paraître.

— Merci mais ce n’était pas la peine. En tout cas je suis très contente pour toi.

La soirée fut étrange. Les regards échangés étaient souvent lourds de sous-entendus.

Dans les yeux de Sonia, Anne-Sophie pouvait lire quelque chose qui ressemblait à de l’arrogance.

Dans ceux de Camille elle voyait une résignation.

Cela lui était insupportable. Anne-Sophie savait que Camille ...