Les Confins - Histoires de Sexe

Les Confins

... attendant, la loi est la loi.
— Alors, je changerai cette loi stupide !
— Tu feras ce que tu voudras… À condition de franchir la deuxième Porte !

Un jeune prétendant s’approche alors.

— Maître Gardien, une chose m’intrigue… concernant l’accès à la nouvelle Porte…
— Je t’écoute.
— Nous ne sommes plus que douze, mais peu d’entre nous ne songent à affronter Norit qui semble être le vainqueur désigné d’office…
— Je vois où tu veux en venir. La Porte ne s’ouvre que par le sang et/ou l’ardeur des duels, par une intense puissance. Si vous refusez le défi, il n’y aura pas d’ardeur, et la seule façon d’ouvrir sera alors que quelqu’un égorge tous les autres prétendants pour que le sang versé abreuve assez la Porte. Et encore… car s’il n’y a pas d’ardeur dans ce sacrifice… dans ce cas, vos meurtres auront été inutiles.
— Et si nous nous désistons tous, sauf Norit ?
— Alors la Porte restera fermée. C’est aussi simple que ça.

Ulcéré, comme piqué au vif, Norit bondit et hurle, totalement déchaîné :

— Hors de question ! La Porte est mienne !

Je me retourne vers lui :

— Peu importe ce que tu dis ou penses. La Porte restera fermée, par manque d’ardeur ou de sang.
— Et pour les Gardiens ?
— Ils ont au moins combattus jusqu’à ce que la Porte s’entrouvre… Et je vous signale que vous n’êtes que douze.
— Pas assez ? demande le jeune prétendant.
— Pas assez en sang… Mais juste assez en ardeur, ou en valeur…
— Alors, si je comprends bien, nous n’avons pas vraiment le ...

... choix ? Si nous nous rétractons, la Porte ne sera pas ouverte et nous aurons la honte sur nous. Pourtant, vous nous avez dit qu’il n’y avait pas de honte à renoncer ?
— C’est une phrase rituelle… qui s’applique quand il reste beaucoup de survivants. Néanmoins, selon mon propre avis, il n’y a pas de déshonneur à renoncer et à revenir l’année suivante pour vaincre. Si vous vous sentez suffisamment fort pour affronter l’avis des autres, de vos proches…

Un silence consterné plane sur les survivants. Je sais ce qu’ils pensent en eux-mêmes, qu’ils aimeraient ardemment que leurs parents, leur clan, pensent ainsi. Mais hélas…

Il est dur de vivre certaines situations. Je compatis à la leur, mais je n’aime pas beaucoup la mienne. Il est très pénible de voir à la fois le passé et le futur. Je reprends :

— D’habitude, il y a au moins cent prétendants, les deux tiers meurent à l’approche de la deuxième Porte. Aujourd’hui, vous êtes moins nombreux, beaucoup moins, vous le devez à votre ardeur et surtout à Norit qui n’a laissé aucune chance à ses adversaires.

Sourire aux lèvres, Norit répond plein de suffisance :

— Je me devais de balayer la route devant moi !
— Ce que tu as fait avec brio, je le reconnais, jeune jaguar. Mais comme la première porte a été trop abreuvée, par tes soins, il ne reste plus grand-chose pour la seconde…

Liyita s’insurge alors :

— Et vous ne pouviez pas intervenir pour limiter les dégâts ?
— Désolé, les règles sont les règles, la loi reste la ...