La secte du plaisir
Datte: 28/05/2019,
Catégories:
ff,
69,
init,
policier,
Auteur: Nicogarner, Source: Revebebe
... gémissement de victoire. Un sentiment de courte durée quand Rachel retient son geste et lui saisit la main pour la poser durement sur les draps.
— Maud, qu’est-ce qui te prend ?
Mais elle connaît la réponse. Comme elle comprend pourquoi elle s’était sentie assez vite mal à l’aise avec cette femme un peu trop gentille. Il fallait qu’elle tombe sur une lesbienne…
Sourde à ses protestations, Maud se penche en avant et enfouit son visage au creux de l’épaule nue, levant la tête pour respirer l’odeur de son cou.
— Rachel, tu me plais tellement… Je suis tombée sous ton charme dès le premier jour, et c’est pour cette raison que je ne t’ai pas dénoncée aussi… J’aime ton courage et ta détermination, nous sommes de la même race… Avec tellement de points communs.
— Oui, mais pas celui-là, affirme Rachel en se reculant.
Mais son désaccord manque de fermeté. Elle a peur de la froisser et de perdre la seule alliée capable de trouver un dénouement heureux à cette lugubre aventure. Indécise, elle ne sait pas comment réagir. Maud en profite pour se coller contre elle, frottant tendrement sa joue contre la sienne, s’approchant sournoisement de sa bouche. En même temps, elle pose une main sur sa cuisse, la glissant entre ses deux jambes, remontant vers l’aine.
— Arrête, Maud… Les filles, c’est pas mon truc.
— Je t’en prie, laisse-moi une chance. Ici, tout est permis. Personne ne te jugera. Aucune frontière, aucun tabou, un vrai refuge loin de cette société bien-pensante qui ...
... se permet de critiquer ou salir… Avant, j’ai aimé une femme, Cassandra ; mais les amis, la famille ont condamné notre liaison, et Cassandra a rompu, me brisant le cœur. Ici, personne ne nous montre du doigt : la confusion des sexes et des genres se vit ouvertement.
— Bien, mais la confusion n’est pas mon genre justement, j’aime ce qui est normal. Les hommes, simplement…
Le ton de Maud se durcit alors.
— Je suis ton seul espoir, ne me repousse pas.
Rachel saisit le message, une menace à peine déguisée. Elle doit se laisser faire pour continuer de la garder comme alliée. Dans le cas contraire, elle prend le risque de voir cette femme l’abandonner. Ou pire, la dénoncer. Elle est pieds et mains liés, totalement à sa merci.
Comme les caresses se font plus hâtives, Rachel se colle contre le mur, comme cherchant à disparaître. Sa seule défense est de se recroqueviller sur elle-même, jambes serrées et repliées. Désemparée, elle jette un regard éperdu à Maud, cherchant à l’attendrir par des suppliques muettes. Vain espoir… Maud continue de se rapprocher d’elle, passe son bras autour de ses épaules. De son autre main, elle caresse délicatement sa joue. Rachel retient son souffle, figée, tétanisée par l’effroi et l’appréhension. Elle s’agrippe à la bretelle de sa robe quand Maud, l’air de rien, tente de la faire glisser sur ses épaules. Et, lorsque celle-ci se penche ensuite sur elle pour chercher à l’embrasser, elle tourne la tête, fuyant le baiser. Nerveuse, elle ne sait ...