Consolation
Datte: 26/05/2019,
Catégories:
copains,
hépilé,
Voyeur / Exhib / Nudisme
facial,
Oral
nopéné,
hdanus,
init,
confession,
amiamour,
consoler,
inithh,
Gay
hbi,
Auteur: Anacréon, Source: Revebebe
... et je me dirige vers la station du métro pour rentrer chez moi, dans le vieux Lille. Nous prenons la même rame.
— Ça n’a pas l’air d’aller très fort. D’habitude, tu ramènes plus ta gueule dans les réunions, s’inquiète Romain.
Je lui réponds en marmonnant.
— Allez, vas-y, vide ton sac, dis-moi ce qui ne va pas, insiste-t-il.
— Solène m’a quitté, voilà ce qui ne va pas, je lui rétorque avec agressivité.
— Quoi ? Putain ! Mais c’était presque le couple idéal, elle et toi.
— Ben tu vois, comme quoi, les apparences sont trompeuses…
La rame de métro s’arrête dans une station. Un groupe de jeunes banlieusards braillards entre à grands cris. Je me détourne de Romain et porte mon regard au loin, il ne s’agirait pas qu’on nous prenne pour un couple. Ce faisant, alors que la rame repart, mon regard croise le sien, je vois qu’il comprend ma gêne. Je lui fais un sourire un peu forcé, j’ai honte de mon attitude à son égard.
— On s’arrête boire un verre sur la grand-place ? Je te raconte tout.
Nous sortons du métro place Rihour et nous nous installons sur la terrasse d’un café. Nous passons commande de deux bières à la pression. Je me roule un joint discrètement en-dessous de la table en attendant que le serveur nous apporte nos boissons. Je commence à parler bien que les mots trébuchent un par un sur ma langue. La souffrance est vive mais parler devient comme une délivrance.
— Cela faisait plus de deux ans que nous étions ensemble, Solène et moi. Ces derniers ...
... temps, c’est vrai, c’était devenu un peu routinier. Révisions, examens, chacun chez soi, on ne se voyait pratiquement que le samedi soir, chez moi ou chez elle.
— Et niveau sexe ?
— Ça allait…
— Mais elle t’a dit quoi ?
— Qu’elle s’ennuyait, qu’il n’y avait plus rien… En fait, je dis tout à l’envers. J’ai senti qu’il y avait un changement mais je n’ai pas voulu l’admettre jusqu’à ce que… jusqu’à ce que…
Mes yeux sont embués. Je sens mes larmes couler sur mes joues silencieuses. Romain pose sa main sur mon épaule, comme pour me réconforter. J’ai un geste de recul.
— S’il te plaît… je ne veux pas… Ne le prends pas mal, je suis juste avec toi… Rien d’autre, me dit-il.
Si seulement il n’avait pas cet air si terriblement inoffensif, Romain, ce regard si doux, cet aspect si chétif qu’on a comme envie de le protéger, je me serais senti plus à l’aise en sa présence, sans cette ambiguïté permanente. Il sait ce qu’il en est en ce qui me concerne, pourquoi je continue à être ridiculement froid ?
— Excuse-moi, Romain. Vraiment, excuse-moi. J’ai parfois la sale impression de ne pas mériter ton amitié.
Il baisse les yeux. Un ange passe. C’est presque dans un murmure qu’il me dit :
— Ça m’est égal. Je ferais tout pour toi.
J’ignore son dernier propos.
— Solène m’a dit qu’elle avait besoin d’un changement. De rencontrer de nouvelles personnes, de changer d’air… et qu’elle avait rencontré quelqu’un. Romain, je ne veux pas t’emmerder avec mes histoires.
— Les amis sont ...