1. 13 déclics pour une nouvelle vie (4)


    Datte: 24/05/2019, Catégories: Transexuels Auteur: zouzou87, Source: Xstory

    CHAPITRE 4 : déclic n°8
    
    Nous sommes début octobre 2009. Comme les choses vont vite… Il y a trois mois et demi, j’étais un homme à 100% et, je le croyais, 100% hétéro. Oui mais voilà, Christian est passé par là, et m’a transformé. Ou plutôt, comme je me l’accorde à dire, et me l’accorde tout court, « m’a transformée ». Me voilà femme, jusqu’aux hormones. Avec toutes les conséquences que cela implique, en particulier en termes d’exclusion sociale. Je n’ose plus voir mes parents que j’appelle une fois par semaine, usant de prétextes tous aussi bidons les uns que les autres pour justifier mes absences.
    
    Mais un dimanche soir, lors de mon appel hebdomadaire, mes parents demandent une explication plus précise à mon absence.
    
    « Vous allez être furieux, mais j’ai choisi de prendre une année sabatique, et me voilà en Espagne, avec une fille que j’ai rencontrée durant l’été à Paris.
    
    — Alleluïa ! Et pourquoi ne pas nous en avoir parlé ?
    
    — J’avais peur que vous preniez mal ma décision de ne pas chercher de boulot juste après mon stage.
    
    — C’est sûr que nous aurions aimé que tu nous en parles plus tôt, mais au moins, nous sommes rassurés sur un point, reprend mon père. Tu n’es pas pédé. »
    
    Cette réflexion homophobe ne m’étonnait pas de mon père qui ne s’en était jamais caché. Heureusement que ma mère est plus tolérante.
    
    « Tu fais ce que tu veux Arnaud, mais c’est vrai qu’on préfère que tu aimes les filles, enchaîne ma mère. »
    
    Comme ça, c’est clair. Ma mère ...
    ... appartient à cette classe des homophobes qui ne le crient pas haut et fort, mais n’en pensent pas moins… Il est clair qu’il ne faut pas qu’ils me voient telle que je suis désormais : leur fils est une femme.
    
    J’imagine alors pouvoir mener ma nouvelle vie de femme, en toute indépendance. Mais je me vois cependant contrainte de rester vivre chez Christian, faute de pouvoir gagner ma vie. Difficile en effet de trouver un emploi alors même qu’on n’ose pas sortir sous cette nouvelle apparence.
    
    Et sans grande surprise, Christian accepte que je reste. Il ne demande d’ailleurs quasiment rien en retour. Pas même de coucher avec lui, à mon grand désespoir. Tout ce qu’il exige est en fait que je pose pour lui, durant de longues séances photos où je prends un plaisir immense à prendre les poses les plus sensuelles possible. J’oublie carrément l’appareil photo et m’abandonne totalement, osant les choses les plus coquines qui me viennent à l’esprit, tout cela pour faire plaisir à Christian.
    
    Christian m’a transformée à mon insu. J’ai probablement perdu tout lien avec ma vie antérieure à cause de lui, mais je suis folle de lui. Il me tient avec les miracles que sa queue peut accomplir avec mon corps.
    
    Alors oui, je me plie à ses exigences de photographe amateur :
    
    « Allez, cambre-toi, petite coquine ! »
    
    Et je force sur la cambrure de mon dos, sentant chacune de mes vertèbres au bord de la rupture. Mais chaque jour, je cambre davantage.
    
    « Allez, essaie ce nouveau gode, petite chienne ...
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