L'anniversaire de Samuel - Histoires de Sexe

L'anniversaire de Samuel

... parce que je suis déjà ailleurs.
— Ah bon… moi, j’croyais qu’on allait pas dîner, finalement, lui réponds-je après avoir abandonné la bouche de ma chérie.
— Oui, et puis, nous pouvons vous laisser seuls, si vous préférez, ajoute Stéviana, riant un peu.
— Elle a raison, surenchéris-je, moi aussi riant. Vous nous rejoindrez quand vous aurez besoin de reprendre des forces !

Je la tiens toujours par la main, parce que quand elle est avec moi, je n’arrive pas à la lâcher. Je fais mine de l’entraîner hors de la pièce.

— Mais revenez, imbéciles, se défend Jennifer, franchement hilare, maintenant.
— Ouais, c’est ton anniv’, Sam… vous allez pas nous lâcher comme ça, rit aussi Luc.
— Ah bon… vous vous en rappelez, finalement ?
— Oui, répondent-ils, tous en chœur.
— … Alors, vas-y… Excusez-nous… et continue ce que tu t’apprêtais à faire, s’te plaît, termine Luc.

J’observe un moment le silence, le temps de me rendre compte qu’il reste encore des traces de leur joie, mais qu’ils la contiennent vaille que vaille, et je reprends là où j’en étais :

— Bon. Je vais juste supposer que PLUS personne n’a soif, commencé-je d’un ton joyeux… ça gagnera du temps… mais, bref… Comme vous le savez tous, je vous ai invités pour fêter mon anniversaire, mais aussi pour vous présenter la femme que j’aime : Stéviana. Elle m’a demandé de la laisser continuer, parce qu’elle tient à vous révéler deux choses.

Puis me tournant vers elle, et la regardant dans les yeux :

— Tu es sûre que ...

... ça va aller ?
— Oui oui, me répond-elle, tout de même un peu inquiète. Tu m’as dit qu’ils ne te cachaient rien, et moi je ne veux rien leur cacher !

Puis s’adressant à nos invités d’un ton enjoué, mais me tenant fermement :

— Donc, je m’appelle Stéviana et je suis… euh, j’étais Brésilienne… en fait, j’ai trois choses à vous révéler… Je commence par celle que Samuel a oublié : Samuel, je l’aime… Si je commence par vous avouer ça, c’est que je ne veux pas vous faire peur, quand je vous dirai les deux autres…

Elle marque une petite pause et regarde chacun de nos invités. Ils sont littéralement suspendus à ses lèvres, et l’envie de jouer semble plutôt loin. Elle y va, presque d’une traite, comme pour s’en débarrasser :

— La deuxième chose, c’est que je suis encore, d’un certain côté, un homme… et la troisième, c’est que mon métier, c’est prostituée.

Deux des personnes assises font bien de l’être… assises ! Parce qu’ils affichent des airs tellement abasourdis qu’ils seraient sans doute tombés, s’ils avaient été debout. Quant à Jennifer, elle savait déjà tout ça, et même plus, parce qu’elle connaît toute notre histoire. Mais sa réaction est très bien, parce qu’elle me conforte dans ma décision de tout révéler à "mon frère". Elle nous sourit, alternativement, et ses yeux humides montrent son émotion.

Le premier des deux ahuris qui réagit c’est Florence :

— Non… j’peux pas croire que vous soyez un homme !
— S’il te plaît, Florence, ne me vouvoie pas… je ne suis ...