1. Histoire des libertines (7) : Poppée et Faustine, des impératrices romaines à la réputation sulfureuse.


    Datte: 20/05/2019, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... mari, elle le trahit, noua des intelligences avec ses ennemis, négocia de sa mort éventuelle, remplit Rome et les provinces du scandale de ses mauvaises m?urs. La noble attitude de Marc-Aurèle, jetant au feu les lettres «qui auraient pu le forcer de haïr malgré lui» a été généralement interprétée comme un effet de la résolution qu'il avait prise de ne rien voir.
    
    Faustine aurait trompé son mari avec des gladiateurs et des légionnaires.
    
    Comme Messaline, elle s'affichait avec des esclaves ou des marins et se prostituait. Ses débauches, à Rome, à Gaëte, furent, selon l'Histoire Auguste, ignobles et publiques.
    
    Commode, le successeur indigne, ne serait pas le fils de Marc-Aurèle, ce qui expliquerait la grande différence de caractère entre le père et ce fils qui fut un empereur abominable, un tyran.
    
    Faustine aurait conçu Commode avec un gladiateur. Plusieurs fois, on osa conseiller à Marc-Aurèle de répudier son épouse. «Il faudrait rendre la dot», aurait-il répondu ; la dot, c'était l'empire. Après avoir eu des relations coupables avec son gendre Lucius Vérus, elle l'aurait empoisonné. Sur la scène, un comédien eut l'audace d'indiquer par un jeu de mots compris de tout le peuple le nom d'un de ses amants.
    
    L'avancement qu'obtinrent ses favoris, notamment Tertullus, fut un scandale, mais une particularité importante que l'on n'a pas assez remarquée, c'est que Capitolin, le rédacteur de l'Histoire Auguste au sujet de Marc-Aurèle, ne rapporte aucune de ses allégations ...
    ... sans y joindre un signe de doute. Il prend cependant soin de nous dire que, dans sa pensée, la vie de Marc-Aurèle, une vie si sainte, si parfaitement innocente, ne pouvait être flétrie par aucun fâcheux voisinage, même par celui d'une «épouse infâme».
    
    Les abréviateurs du IVe siècle supprimèrent tous les signes d'atténuation, éteignirent les nuances, affirmèrent hardiment. Aucun doute : Faustine fut un prodige d'impudeur, une tache dans la vie de Marc-Aurèle. Cette assertion sera désormais indéfiniment répétée. Deux reproches étaient faits à la mémoire du saint empereur : le premier, de n'avoir pas déshérité Commode ; le second d'avoir trop pleuré une femme qui ne méritait pas de larmes.
    
    Les portraits de Faustine permettent de comprendre la passion de Marc-Aurèle, car cette femme a bien la plus charmante figure qu'on puisse voir. Ces portraits lui donnent aussi l'air d'une franche coquette, et nous nous expliquons ainsi très bien sa mauvaise renommée auprès du public contemporain et dans l'histoire, l'un et l'autre mieux informés que Marc-Aurèle, son mari cocu.
    
    Le contraste entre la Faustine des historiens et la Faustine qui résulte des écrits de Marc-Aurèle est un des problèmes historiques les plus singuliers.
    
    Une chose incontestable, c'est que Marc-Aurèle eut toujours pour sa femme l'affection la plus tendre, et qu'il s'en crut toujours aimé.
    
    Cette Faustine, qu'on voudrait nous donner comme le fléau et la honte de la vie de Marc-Aurèle, fut associée par cet homme ...