Alys - Histoires de Sexe

Alys

... vêtements, me rhabillai et me laissai choir sur le canapé en soupirant. En bas, les deux femmes échangèrent encore quelques mots que je ne compris pas, et le son étrange de la barrière fermant l’appartement se fit entendre. Heline avait dû sortir.

Alys remonta en toute hâte et me lança son plus beau sourire. Elle était vraiment d’une beauté à couper le souffle.

— Ouf ! soupira-t-elle, tout s’est bien passé.
— Tout s’est bien passé, tu trouves ? Mais comment acceptes-tu qu’elle te traite ainsi ?
— Tu ne réalises pas la chance que tu as eue. Avec une autre que Dame Heline, tu serais déjà emprisonné, ou peut-être mort !
— Pfff !
— Je t’assure que tu parlerais autrement si tu connaissais mieux notre monde.
— Mais je ne demande qu’à le connaître. Commence par m’expliquer ce que c’est que ces « dégénérés ».
— Oui, je vais répondre à toutes tes questions, mais dois me promettre que tu vas t’en aller. Si ma maîtresse te trouve ici en revenant, nous sommes tous les deux bons pour la prison ou pire.
— Okay, okay, je vais aller voir ailleurs si tout le monde est aussi barré.

Elle s’éloigna vers une pièce attenante.

— Je vais te trouver de quoi passer inaperçu.
— Alors, c’est quoi, des dégénérés ?
— Tu n’as toujours pas compris ? me répondit-elle depuis la chambre voisine. Je suis dégénérée, tu es dégénéré, Dame Heline ne l’est pas… Dégénéré, c’est comme toi et moi : pourvu d’un seul sexe.

Je ne pus m’empêcher de pouffer.

— En gros, si on n’est pas ...

... hermaphrodite, on est dégénéré… n’importe quoi !
— Nous sommes des accidents de la nature, ajouta-t-elle d’une voix presque triste.
— N’importe quoi ! Tu estimes être un accident de la nature ? Là d’où je viens, tu serais considérée comme la huitième merveille du monde…

Ça m’était venu comme ça. Machinalement. Alors que je ne savais même pas d’où je venais… Je tentai une fois de plus de me souvenir.

— Ce n’est pas comme ça, là d’où tu viens ? demanda-t-elle avec innocence en réapparaissant avec plusieurs vêtements.

Rien ne revenait. Aucun souvenir, mais j’étais pourtant sûr que ce n’était pas comme ça.

— Euh… écoute, je ne me souviens pas vraiment d’où je viens, mais ce que je sais, c’est que c’est même presque l’inverse : quasiment tout le monde est dégénéré !
— Ici nous ne sommes que très peu. Les gens normaux sont comme ma maîtresse. Les gens comme toi sont considérés comme des rebuts et des parias, et emprisonnés ou isolés dans les bas-fonds pour des tâches ingrates. Les gens comme moi sont parfois tolérés, parce qu’ils peuvent passer inaperçus. Tiens, mets ça.

Elle me tendit une ample robe et un soutien-gorge qu’elle avait apparemment choisis dans ses affaires. Qu’est-ce qu’elle voulait que je foute de ça ?

— Il n’y a pas de… enfin… comment dire ? Les hommes sont tous des dégénérés ? Aucun homme n’est hermaphrodite ?

Ma question n’avait pas franchement de sens, mais Alys la comprit quand même.

— Non, les gens normaux sont comme ma maîtresse.

C’est pour ...