1. Une galéjade bien montée (1)


    Datte: 09/05/2019, Catégories: fh, fplusag, jeunes, Collègues / Travail forêt, volupté, Oral historique, Humour aventure, Auteur: Phileras, Source: Revebebe

    ... et dit à Édouard à voix basse et avec une certaine inquiétude :
    
    — Chut ! Enlève ta main… ne parle pas fort… regarde, ils s’en vont.
    — Ça y est, je les vois.
    
    En deux temps trois mouvements Tatiana se met à genoux et se rhabille.
    
    — Je ne suis pas très rassurée, je n’ai jamais fait quelque chose comme ça avant.
    — Dis donc, Tatiana, le type est en complet veston…
    — Bien sûr, c’est un représentant de commerce, il est toujours en tenue de ville.
    — …et elle, elle est toujours en tailleur gris « prison »
    — Comme tous les jours.
    
    C’est la première fois qu’Édouard voit la cheftaine sans sa grande blouse et donc dans une tenue beaucoup moins austère qu’à l’usine. Elle lui paraît beaucoup plus féminine qu’il n’aurait osé l’imaginer :
    
    — La seule différence, c’est qu’elle n’a ni son grand tablier gris fer, ni ses lunettes, ni son chignon.
    — C’est du détail.
    — Non, elle a une magnifique queue de cheval et ça lui donne quand même un air nettement moins rébarbatif, beaucoup plus féminin.
    — Tu ne vas pas commencer à la trouver belle ?
    — Ne soit pas jalouse, ce n’est vraiment pas mon style… et en plus comme je ne suis pas marié je n’ai aucune chance avec elle.
    — Ce n’est pas évident, je connais beaucoup de femmes de quarante ans et plus qui ne refusent pas une aventure avec un petit jeune. Tu ne vas pas tarder à le découvrir avec certaines des bobineuses.
    
    Édouard lui répond du tac au tac sur un ton particulièrement ironique et avec un petit sourire en coin :
    
    — À ...
    ... celles-là, Tatiana, il faut absolument me présenter avant ton départ.
    — Tu es vraiment gonflé de me demander ça.
    — Qu’est-ce que ça peut te faire puisque tu t’en vas ?
    
    Ne sachant plus très bien sur quel pied danser, Tatiana lui répond après quelques secondes d’hésitation :
    
    — Le dernier jour si tu veux, pas avant.
    
    Édouard se lève et invite Tatiana à en faire autant :
    
    — Maintenant qu’ils sont partis, Tatiana, allons voir cette grange de plus près.
    — Je te suis.
    — J’espère que tu as remarqué que leurs vêtements semblaient nickel, du moins à ce qu’on peut en juger à cette distance. Je n’ai pas vu de paille dans leur dos et ils n’étaient pas chiffonnés.
    — C’est évident qu’ils ne les jettent pas sauvagement au sol.
    — Oui, mais j’ai observé qu’ils n’ont ni sac, ni matériel avec eux.
    
    La grange est sur la pente. C’est un bâtiment moitié béton, moitié tôles ondulées. En dessous une sorte d’abri pour animaux et au-dessus une grande réserve de foin. Le local est à moitié plein. Tout en haut de la grange, juste avant la toiture, une sorte de grand balcon en béton donne sur l’extérieur et se prolonge en petite plateforme à l’intérieur. Une vieille poulie, toujours munie de sa grosse corde, devait permettre de décharger des charrettes. La corde semble en relativement bon état. Le crochet est coincé dans la gorge de la poulie ce qui empêche la corde de tomber.
    
    — Tatiana, je vais monter voir ce qu’il y a sur ce balcon en utilisant la corde.
    — Quand tu y seras, je te ...
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