Stupéfaction
Datte: 03/05/2019,
Catégories:
fh,
laid(e)s,
attache,
sf,
Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe
... chemin de sa chambre à coucher.
oooOOOooo
Dans un autre univers, désormais inaccessible à Francis Pichon, une seconde Églantine fixait avec angoisse un certain comptable à tête de Pierre Richard. Alors qu’ils ne s’étaient quittés que depuis quelques heures, les manières de son compagnon avaient changées d’une façon effrayante. La douceur et la naïveté timide qui le caractérisaient avaient disparu. La physionomie même de Francis lui paraissait différente, comme si elle se trouvait soudain face à un étranger.
Quand elle était enfin revenue à son appartement, après une garde éreintante à l’hôpital, Francis l’attendait sur le seuil de sa porte, une lueur de concupiscence froide dans les yeux. Sans se préoccuper de son état de fatigue ou même de son envie, il avait exigé de faire l’amour sur le champ. Sur le moment, l’ardeur inexplicable de Francis, sa férocité glacée en la déshabillant, en l’enlaçant, l’avait presque effrayée. Elle s’en voulait d’avoir cédé à son empressement brutal, se demandant ce qui serait advenu en cas de refus. Aurait-il été jusqu’à la violenter ? Il y avait de quoi se poser la question…
Une fois nue, Pichon l’avait attachée aux montants du lit malgré ses protestations et l’avait possédée mécaniquement, sans aucune tendresse, comme si elle n’était qu’une sorte… d’objet sexuel, de trophée n’ayant pas son mot à dire. Cet élan bestial assouvi, Francis l’avait détachée sans un mot. Églantine, accoudée à ses côtés, détaillait son visage en sueur. ...
... Quelque chose avait changé en lui, elle en était sûre. Cette transformation trouvait-elle son origine dans le fait qu’elle lui ait ouvert son lit et le chemin de son corps ? Pourtant, la nuit précédente avait été magique ! Rien à voir avec cette copulation égoïste, ce coït à l’arraché.
Après un silence boudeur, il s’était tourné et avait éteint la lampe de chevet. Quelques minutes plus tard, il ronflait comme un sonneur. Charmant ! Églantine fixa un long moment les stries orangées au plafond de sa chambre, réminiscences d’éclairage public, avant de clore ses paupières. La passion s’était-elle déjà éteinte ? N’y avait-il plus chez son partenaire qu’une simple concupiscence, une attirance du corps sans plus de communion de l’esprit ? Était-ce possible, si vite ?
Le dimanche matin, en se réveillant, Francis exigea de remettre le couvert. Cette fois-ci, Églantine l’envoya sur les roses, lui demandant de s’occuper plutôt du petit-déjeuner tandis qu’elle passait sous la douche. Quand elle s’attabla à la table de cuisine, rien n’était prêt. Francis, bougon, détaillait le journal de la veille sans faire mine de remarquer sa présence.
— J’ai faim. Prépare-moi à manger, exigea-t-il, sans même lui jeter un regard.
— Dis donc, tu comptes te comporter en goujat tout le week-end ? lui demanda-t-elle, tranchante. Si ça doit être le cas, je préfère autant que tu retournes chez toi…
— Mais… Je me sens chez-moi, ici ! Je t’ai séduite, après tout ! Cela n’implique-t-il pas certains ...