1. II - Plaisirs coupables (17)


    Datte: 01/05/2019, Catégories: Hétéro Auteur: flyx13, Source: Xstory

    Nous voilà le mercredi, Jenny est enfermée dans une grande salle de réunion, au rez-de-chaussée du bâtiment, avec son père et son frère ; tous trois attendent l’arrivée de l’avocat du fameux investisseur Californien.
    
    — Si entre le dossier qu’on a monté et les résultats qu’on a, il n’est pas bluffé, je comprends plus rien ! lance Fred en feuilletant l’épais classeur contenant une palanquée de feuille.
    
    — N’oublie pas que c’est un Américain, Fred, il n’est sans doute pas du genre à s’émerveiller pour tout et n’importe quoi, tempère Jenny.
    
    — D’accord, je veux bien, mais on a quand même des arguments à faire valoir. Ça fait deux ans d’affilée qu’on a une croissance à deux chiffres et tel que cette année est partie, on va sûrement faire la passe de trois !
    
    — Je connais nos résultats, inutile de me les énumérer. Et je suis quasiment certaine que lui aussi les connaît déjà donc il sait où il met les pieds.
    
    — Les résultats actuels importent peu, lâche soudain leur père, jusqu’à présent silencieux.
    
    Ce dernier est debout devant la fenêtre, guettant l’arrivée de leur invité.
    
    — Qu’est-ce que tu veux dire ? l’interroge son fils.
    
    Jean-Pierre Dutellier se retourne. Il est habillé d’un costume de grande marque noir, taillé sur mesure, qui renforce encore son habituel côté quelque peu austère ; il ne déparerait pas dans une agence de pompes funèbres. Voilà longtemps qu’il est à la retraite, mais il n’a rien perdu de son attitude de businessman.
    
    — Je veux dire que ...
    ... ce qui va être important, c’est votre vision pour le futur, vos idées et la plus-value que vous pouvez encore apporter pour continuer le développement de votre société. S’ils investissent, ce ne sera pas tant pour vos bons résultats passés que pour ceux à venir, et c’est avec ça qu’il va falloir les convaincre.
    
    Les mains dans ses poches, le patriarche reprend sa place devant la fenêtre. Après quelques minutes pendant lesquelles le silence règne dans le bureau, la voix de Jean-Pierre Dutellier se fait de nouveau entendre.
    
    — Le voilà, dit-il d’une voix grave.
    
    Jenny et Fred se lèvent pour aller accueillir l’avocat.
    
    Une grosse berline allemande vient se garer devant l’entrée et le chauffeur en sort afin d’aller ouvrir la portière de son client. L’homme qui en descend est assez petit et bedonnant, et est doté d’une calvitie circulaire à rendre jaloux un moine chrétien. Il a, comme seul bagage, un petit attaché-case gris. Fred va à sa rencontre.
    
    — Bonjour, M. Burns, ravi de vous rencontrer. J’espère que vous avez fait bon voyage, dit Fred d’un ton affable.
    
    — Oui, merci. Un peu long, mais je n’ai pas eu de retard, ce qui est une bonne chose, répond-il avec un accent américain à couper au couteau.
    
    — Je suis Frédéric Dutellier et voici ma sœur, Jennifer.
    
    L’avocat, qui affiche un sourire que d’aucuns pourraient qualifier d’hypocrite, serre la main de Fred puis celle de Jenny en accentuant encore son sourire au moment où il pose ses yeux sur elle. Jenny sourit ...
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