1. Ma déchéance (5)


    Datte: 30/04/2019, Catégories: BDSM / Fétichisme Auteur: Clarisse trav, Source: Hds

    Ma déchéance (5)
    
    Deux semaines environ après cette soirée, un matin, on sonna à la porte. Je regardais dans l’œilleton : c’était le facteur, un antillais avec qui j’avais eu l’occasion de sympathiser au cours des années précédentes : à l’époque où je vendais mes toiles je recevais assez souvent des fournitures ou du courrier recommandé. C’était un homme grand, costaud d’une quarantaine d’années, un dragueur impénitent dont je dois avouer je m’étais senti assez proche à l’époque… Comme lui j’avais été un insatiable coureur de jupon, comme lui j’avais considéré les femmes comme une sorte de gibier peu farouche et destiné à l’unique plaisir du mâle. Une certaine complicité me liait donc depuis à lui et chaque fois que l’occasion s’était présentée je l’avais fait entrer pour boire un verre, échangeant des réflexions typiquement machos agrémentées de plaisanteries grivoises et de clins d’œil appuyés…
    
    A chaque fois, il n’avait pas été avare de compliments sur Julia qu’il connaissait et qu’il avait affublée du surnom de « ravissante gazelle ». Les yeux brillants de désir, il m’avait complimenté sur sa beauté et m’avait fait d’assez peu discrètes allusions sur l’effet qu’elle lui faisait quand il la croisait dans la rue. J’avais trouvé ses paroles un peu déplacées mais je l’avais laissé dire, fier d’être le mari d’une femme si attirante.
    
    Inattention, joie de le retrouver après plusieurs semaines de claustration ou tout simplement, l’habitude prise d’être habillée en femme ? ...
    ... Ce matin-là en tout cas, je fis ce que je faisais d’habitude : je lui ouvris la porte avec un grand sourire… avant de la refermer précipitamment après avoir croisé une fraction de seconde son regard à la fois étonné et égrillard. La méga bourde ! Mais comment avais-je pu être assez bête pour oublier qui j’étais à présent ? Je n’avais plus rien du macho qu’il avait connu : aujourd’hui, la « gazelle » c’était moi. Une gazelle dans une tenue plus qu’équivoque de soubrette sexy : chemisier blanc jupe courte noire avec tablier blanc, bas noirs, talons, maquillée et coiffée…Tremblante de honte et de confusion, je me demandais comment j’allais me tirer de cette situation humiliante quand sa voix se fit entendre à travers la porte.
    
    - Madame ! Mademoiselle ! Veuillez m’excusez si je vous ai fait peur... Ce n’était pas mon intention croyez moi ! Je suis le facteur ! Pouvez- vous dire à monsieur Eric que j’ai un paquet pour lui ?
    
    Je poussais un ouf de soulagement suivi d’un rire nerveux que j’étouffais dans le torchon à vaisselle : cet idiot ne m’avait pas reconnu et m’avait réellement pris pour une femme ! Incroyable ! Quelques peu rassurée, je repris contenance et fis résonner mes talons dans le couloir comme si je m’éloignais et revins sur la pointe des pieds.
    
    - C’est vous Casanova (c’est comme cela que je l’avais ironiquement surnommé) ?
    
    - Oui bonjour Monsieur Eric ! Désolé de vous déranger j’ai un petit paquet pour vous. Un recommandé…
    
    - Euh… oui mais je suis désolé, ...
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