1. Chloé à Paris (5)


    Datte: 26/04/2019, Catégories: Trash, Auteur: Matt Demon, Source: Xstory

    Je pris le métro en tournant et retournant dans ma tête ce qu’avait dit Madame Chandler. J’avais une peur bleue de ce qui m’attendait. Et en même temps mon bas-ventre était en feu, dégoulinant, j’aurais eu du mal à l’ignorer.
    
    Mon esprit ne savait pas quoi faire, mais mon corps avait déjà décidé. Je passai à l’agence et leur annonçai que je devais quitter la chambre que je louais. Sans préavis, donc je perdais la caution. Puis je montai pour la dernière fois dans mon minuscule logement et pliai mes maigres possessions dans deux sacs de voyage, laissant draps, serviettes et couette pliés, en évidence sur le lit.
    
    Puis je descendis lentement, refusant de penser à ce qui m’attendait. Ce n’était pas trop difficile, je n’en avais qu’une idée confuse. Au bas de mon immeuble, une grosse voiture stationnait en double file, moteur tournant. Le chauffeur, un Noir en costume cravate, me fit signe de monter. Je m’installai à côté de lui et l’observai à la dérobée. La quarantaine, grand et un peu enrobé, il portait des lunettes de soleil qui masquaient ses yeux. Sa peau sombre luisait, à peine plus claire que son costume.
    
    — Bonjour…
    
    — Sache que tu dois me vouvoyer et m’appeler Monsieur. À la maison des patrons, tu ne seras plus qu’une esclave et tu devras marquer le respect à tout le monde. Quand Madame saura comment tu t’es exprimée, elle te punira sévèrement.
    
    — Mais… c’est pas juste, je ne savais pas. Et puis vous n’êtes pas obligé de lui dire, non ?
    
    Je suis naïve, ...
    ... parfois. Le chauffeur tourna la tête vers moi, baissa ses lunettes pour me fixer d’un œil incrédule.
    
    — Tu dois aimer être battue, toi ! Tu es maso ?
    
    — Non, je ne sais pas…
    
    — Monsieur ! tonna-t-il en claquant le volant du plat de la main. Bon Dieu, tu as intérêt à l’être parce que tu vas souffrir si tu ne sais pas tenir ta langue.
    
    Je me rencognai sur mon siège et fixai la route, vexée. La voiture sortit de Paris et s’engagea sur une petite route forestière. Les Chandler possédaient un manoir à Marnes la Coquette, dans un parc ceint de hauts murs de pierres. Un portail massif en métal s’ouvrit à notre approche et se referma derrière nous. Le chauffeur s’arrêta devant le grand bâtiment de briques que j’examinai sans oser sortir de la voiture.
    
    — Tu vas te foutre à poil et t’agenouiller au bas des marches jusqu’à ce qu’on vienne te chercher, compris ?
    
    — Mais… D’accord, Monsieur.
    
    — Tu vois, quand tu veux… ironisa le Black.
    
    Il n’était que 19 heures en cette fin juillet, il faisait chaud et la nuit était loin de tomber. Pourtant, je frissonnai en m’agenouillant sur le gravier. Le chauffeur avait pris mes vêtements et mes bagages avant de remonter en voiture et de partir la garer ailleurs. Seule, je mis les mains sur la nuque pour attendre le bon vouloir de mes maîtres.
    
    Le temps s’étirait, mes genoux étaient de plus en plus douloureux quand la porte d’entrée s’est ouverte sur madame Chandler. Elle descendit les marches et me tourna autour sans rien dire, puis ...
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