Deux jolies petites perles - Histoires de Sexe

Deux jolies petites perles

... qu’il hésitait à nous annoncer ? En fait, nous fûmes vite rassurés dès qu’il énuméra les différents contrats d’assurance-vie, la composition d’un portefeuille confortable et les différents immeubles dont nous héritions. Bien sûr, il y aurait quelques droits de succession à acquitter mais là n’était pas le problème. Il se remit à bafouiller et après avoir repris sa respiration se lança dans une longue explication :

— Vous savez que vos parents se sont mariés en 1987. Toi Thomas, tu es né en 1982 et toi Perrine, fin1986. Je suppose que ces dates ne vous ont jamais étonnés ni l’un ni l’autre. Il y a tant de mariages aujourd’hui qui n’interviennent qu’après quelques années de vie commune pendant laquelle sont arrivés les enfants. Mais voilà… Au moment de leur mariage, vos parents avaient déjà chacun un enfant… Toi Thomas, tu avais près de cinq ans quand tu es arrivé avec ton père à Paris. Ton père, Charles Daumier, venait de Grenoble pour prendre à Paris la direction technique de la SCRM. Malgré son handicap social, il avait fait d’excellentes études d’ingénieur. Tu le sais sans doute, il était un enfant de l’Assistance Publique et à ce titre, il avait vécu une enfance difficile dans différentes familles d’accueil. Il souhaitait créer une vraie famille, ce qu’il n’avait jamais eu jusqu’alors. Il faut comprendre sa démarche. Pour lui qui avait erré de foyer en foyer sans jamais connaître réellement une vie familiale, puis avait connu l’échec d’un premier mariage, c’était son ...

... désir le plus cher. Votre maman travaillait alors dans la même société. Ils sont très vite tombés amoureux et très rapidement se sont mariés. Mais ta maman, Perrine, venait de te donner le jour peu de temps auparavant et ton père… enfin je veux dire, ton vrai père, n’était pas Charles Daumier. C’était, passe moi l’expression, un triste individu qui, lorsque ta maman lui annonça qu’elle était enceinte, lui a d’abord promis le mariage puis a refusé de reconnaître l’enfant et plus tard, à disparu comme un malpropre. Ton père… enfin je veux dire ton papa actuel a eu la bonté de t’adopter, une adoption plénière qu’il m’a d’ailleurs chargé de réaliser à l’époque et qui fait que tu portes son nom comme la loi le permet. Nous sommes plusieurs amis de vos parents à connaître cette situation mais, si j’en juge par votre étonnement à tous deux, personne n’avait trahi le secret…

Nous restâmes tous deux muets de stupeur. Tant de choses nous étaient révélées à la fois ! Perrine pleurait à chaudes larmes. Me Lussac très gentiment essaya de la consoler. J’étais moi aussi très ému, vu que ma situation était similaire à la sienne. S’ensuivirent les formalités d’usage, la lecture des documents que nous écoutâmes tous deux sans y prêter attention tant nous étions bouleversés par ce que nous venions d’apprendre quelques instants plus tôt.

Dans le taxi, au retour, nous n’échangeâmes pas un mot. Mais sitôt rentrés chez nous, nous avons évidemment longuement discuté de notre nouvelle situation ...