1. Héloïse, ou les chemins de traverse (1)


    Datte: 23/04/2019, Catégories: fhh, couplus, alliance, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme Partouze / Groupe fdanus, init, couple+h, Auteur: Tancrède, Source: Revebebe

    On aurait tort de croire que le temps éternise le moment présent. Chaque instant a son autonomie, même s’il est vrai que ceux-ci, mis l’un après l’autre, forment un mystérieux et fascinant opéra. C’est au cœur de celui-ci que s’inscrit notre vie, c’est là que se cachent nos souvenirs les plus intimes – qu’ils structurent notre mémoire, adoucissent le présent, voire accentuent leur impact sur ce dernier.
    
    Ainsi n’ai-je jamais pu – ni voulu – oublier cette fin d’été que nous avons vécue intensément il y a de cela bien des années et que j’ai plaisir à me remémorer sans cesse – fût-ce avec un soupçon de délicieuse et troublante amertume.
    
    J’avais alors vingt-six ans. J’avais terminé quelque temps auparavant des études de lettres classiques et l’administration m’avait attribué un poste d’enseignant dans un modeste lycée rural à deux cents kilomètres de ma résidence d’alors. Deux cents kilomètres ! Pas question de faire les trajets chaque jour : c’eut été matériellement impossible. Pas question non plus de quitter ma petite famille et de la retrouver le samedi midi pour une poignée d’heures aussi furtives que frustrantes.
    
    Ma famille ? C’était d’abord Héloïse, mon épouse, une adorable petite blonde âgée de vingt-six ans comme moi, et deux ravissantes petites filles qui faisaient notre fierté et notre bonheur. Cheveux longs, seins ronds et fesses bien fermes, Héloïse faisait toute mon admiration. Ses maternités récentes n’avaient en rien altéré sa beauté – tout juste ...
    ... avaient-elles accentué sa sensualité, aussi naturelle que discrète.
    
    Notre vie sexuelle était paisible, sans passion ni excès, sans frustration ni fantasme réprimé. Il n’y avait alors ni revues ni films porno pour stimuler notre imagination vaguement défaillante. J’avoue qu’en outre j’avais plus de plaisir à disséquer Homère ou Thucydide qu’à lire des romans prétendument érotiques. Héloïse semblait se satisfaire de cette situation. Il est vrai qu’elle était d’un naturel pudique, quasi prude, et que l’éducation de nos deux bambins l’accaparait presque sans interruption. Elle avait d’ailleurs provisoirement renoncé à son métier d’institutrice : elle préférait, disait-elle, élever elle-même ses enfants plutôt que de les confier à une crèche ou une gardienne.
    
    Quand j’ai reçu ma désignation, la décision fut donc vite acquise : Héloïse voulait absolument m’accompagner là où j’allais sans doute devoir exercer pendant les années à venir. Nous avons loué une petite maison blanche à quelques kilomètres de mon nouveau lycée et puis, progressivement, notre vie s’est organisée. Il nous a fallu trouver des repères : nous étions loin de nos familles, de nos amis ; nos habitudes en étaient forcément chamboulées. Il était évident qu’il nous faudrait un certain temps avant de nouer de véritables contacts.
    
    C’est alors que mon jeune frère décida de faire une licence à l’université proche de notre domicile. Et parce que lui non plus ne pouvait rentrer chaque fin de semaine chez nos parents, il ...
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