1. Erotisme et cinéma (3) : « Newness » de Drake Dorémus (2017)


    Datte: 26/02/2018, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... symétrique.
    
    Les lecteurs de mes textes autobiographiques se souviendront des scènes que j’ai faites à Philippe quand il a eu des relations extraconjugales. Mes réactions furent particulièrement violentes quand j’ai senti que mes rivales entendaient me prendre « mon » homme. Ce fut le cas, y compris physiquement vis-à-vis de Flavienne (voir « Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (33) : le candaulisme est aussi un jeu très dangereux pour un couple.», paru le 28 septembre 2017) et, plus récemment, vis-à-vis d’Ambre. Dans ce dernier cas, sans chercher d’excuses à mon comportement vis-à-vis de N, il ne peut se comprendre sans ma réaction de faire payer à Philippe ce que j’avais ressenti comme une trahison.
    
    Beaucoup estimeront, à juste titre, que c’est mon grand paradoxe de refuser à Philippe ce que celui-ci m’accorde sans réserve et m’a toujours encouragé à pratiquer. Cette « asymétrie » dans notre fonctionnement de couple libre est ancrée en moi depuis longtemps, appliquant à Philippe ce que j’avais ressenti dans mon adolescence en plein complexe d’Electre. J’ai toujours considéré que Philippe est à moi, y compris quand je me donnais totalement à d’autres, comme Rachid, Hassan ou N.
    
    La vie m’a heureusement conduit à nuancer cette intransigeance. Ayant quitté pendant plusieurs mois le domicile conjugal pour vivre avec mon amant N, j’ai du, à mon retour, m’accommoder pendant un certain temps de la présence de Théodora, la maîtresse de Philippe. ...
    ... Cela a été une souffrance, une punition pour moi, car je continue à considérer que Philippe est à moi et que je ne le partage pas.
    
    Il y a désormais une exception à cette règle, que j’ai voulue : polyamoureuse, j’ai voulu que ma compagne, ma femme, Agun, découvre dans les bras de Philippe le plaisir des étreintes viriles. J’adore voir mon homme et ma femme faire l’amour.
    
    J’ajoute que, vis-à-vis du couple Gabi/Martin, nous appartenons à des générations différentes. J’ai commencé à vivre mon hypersexualité à une époque où les applications comme Tinder n’existaient pas. J’ai commis, nous avons fait bien d’autres imprudences qui nous ont mis en danger, avant tout du fait de notre comportement. Cela nous a amené à ne pas faire usage de ces réseaux qui, n’étant pas dans notre culture, ne nous attirent pas.
    
    Je retiens enfin de Newsness que, même lorsque la liberté sexuelle est réciproque et que la transparence est la règle, le danger demeure pour la pérennité du couple. Nous l’avons vécu Philippe et moi, ma liaison avec Hassan ayant débouché sur un divorce et mon départ du domicile conjugal pour rejoindre N ayant bien failli détruire notre famille.
    
    Comme cela est le cas à la fin de Newness, la pérennité du couple n’est assurée que lorsque l’on revient à des pratiques plus « habituelles ». C’est plus nuancé dans notre cas, puisque Philippe n’a pas renoncé à son candaulisme et moi à mon hypersexualité. Seulement, je m’en remets désormais entièrement à son bon vouloir pour que ...