Jour d'audience au tribunal - Histoires de Sexe

Jour d'audience au tribunal

Ce 25 Juin j’étais en repos quand je fus réveillé dès 7 h du matin par la sonnerie de mon portable que je pose toujours sur la table de nuit quand je me couche. Je jetai un coup d’œil sur le numéro affiché. C’était ma chef de service de la maison d’arrêt de Perpignan.

— Oui… Bonjour Chef, que ce passe-t-il ? Une émeute ?
— Non, non Paul, c’est calme mais j’ai un problème.
— Ah bon ?
— Oui, vous savez que la numéro B269 doit être présentée au tribunal de Montpellier ce matin à 11 heures.
— B269, je ne vois pas qui c’est. Comment s’appelle-t-elle ?
— Mais oui, c’est Karine, la jeune femme qui a tué plus ou moins accidentellement son compagnon lors d’une scène où il la violentait encore une fois.
— Ah oui, je vois.

Effectivement, je revoyais cette jeune femme, pas très grande, plutôt mince, au visage triste mais agréable. Je m’étais souvent dit que si elle souriait elle devait même être jolie. Mais en taule, ces femmes n’avaient pas trop l’occasion de sourire et les tenues réglementaires ne favorisaient pas leur sex-appeal.

— Bon, j’ai un problème et je voudrais que vous me rendiez un service.
— Si c’est possible je veux bien, dites.
— Voilà : le fourgon qui devait l’amener à Montpellier est en panne et ne pourra pas être disponible avant cet après-midi et je n’ai aucun autre véhicule disponible sous la main.
— Oui, mais en quoi cela me concerne-t-il ? l’interrompis-je, étonné, mais pas surpris de cet incident étant donné l’état de vieillesse du parc des ...

... véhicules pénitentiaires.
— Eh bien voilà, me dit-elle avec une intonation où pouvait se comprendre l’embarras qu’elle avait à me solliciter un jour de repos mais également par l’insolite de sa demande, il se trouve qu’il faut que Karine soit présentée absolument ce matin, car c’est une fille qui ne mérite pas, mais là c’est mon avis et vous le gardez pour vous, que l’on retarde son procès.

Un court silence suivit cette déclaration. J’entendais ma chef qui respirait fort. Elle reprit :

— Je sais que vous êtes célibataire et donc plus libre que d’autres.

Là, j’ai failli répondre méchamment, car que connaissait-elle de ma vie privée ? Mais je me retins et attendis la suite.

— Je sais également que vous êtes un motard chevronné. Je voudrais et, je vous demande cela comme un service personnel, que vous ameniez Karine à Montpellier avec votre moto.

Le silence qui suivit cette phrase était chargé à la fois d’interrogation et d’inquiétude. Personnellement, j’étais à cent lieues de m’attendre à une telle requête. Il y avait le côté très insolite mais aussi je voyais ma journée, que j’avais prévue à la plage naturiste de Leucate, fichue. Il m’était difficile de refuser bien que j’en eusse le droit mais je m’entendais bien avec ma chef et me sentais obligé de satisfaire une demande qu’elle me présentait comme un service personnel. De plus, j’étais bien d’accord avec son avis. Karine ne méritait pas que son séjour en prison soit inutilement prolongé pour une question purement ...