Un dernier en-cas (1)
Datte: 12/04/2019,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Haleen, Source: Xstory
Vingt heures et quinze minutes, le soleil de ce début d’été ne semble pas vouloir prendre congé après une journée à taper sans arrêt sur les crânes des citadins, poussant ceux-ci à se réfugier là où l’ombre les protège. C’est mon cas ce soir, petit bout de femme de vingt-quatre ans fraîchement diplômée prenant une semaine de vacances dans le sud du pays avant d’entamer mon premier contrat d’ici un peu plus d’un mois.
Assise seule dans les gradins d’un centre universitaire un smoothie à la main, vêtue d’une légère robe courte et d’un chapeau de paille acheter la veille à un marchand itinérant du centre-ville j’observe d’un œil peu alerte les allées et venues des joggeurs et joggeuse de tout âge qui arpentent la piste entourant l’immense pelouse visiblement entretenue avec soin bien que l’année scolaire soit terminée. Ma présence dans ce lieu où, j’aime le penser, mon physique attire bien vite le regard des coureurs les moins concentrés. Certains sont particulièrement bien taillés, d’autres morphologies me laissent totalement indifférente mais à dire vrai, ce sont les étincelles présentes dans les yeux de certains qui font monter en moins une envie bien familière.
Après quelques minutes ma cible est choisie: un homme d’une quarantaine d’années à la peau tannée par l’astre solaire, de taille moyenne et à la musculature fine mais dont la carrure doit imposer le respect à ceux qui lui font face. Sa chevelure grisonnante ainsi que la couche de poil recouvrant ses joues et ...
... son menton me rappelle un ancien voisin qui fut le premier homme à alimenter mes fantasmes alors que je n’étais qu’en début d’adolescence. Je suppose que cet air de famille à beaucoup jouer sur mon attirance pour cet inconnu à ce moment-là, mais là n’est pas le sujet.
Un de ses passages sur deux je fais mine d’être absorber soit par mon cellulaire, sois par autre chose, mais quand le second vient mon regard rencontre le sien, remarquant assez vite que l’homme fini par me regarder à chaque fois, que je l’imite ou non. Il doit se demander si c’est bien lui que je regarde ou si mon regard ère sans raison, s’il me fait de l’effet ou bien s’il se fait des films. Cela m’amuse beaucoup, ce pouvoir de faire douter des hommes d’allure aussi imposante par ma simple volonté et voyant que celui-ci mord à l’hameçon aussi fermement, j’enclenche la seconde phase. Je le regarde passer maintenant à chacun de ses passages, osant un sourire en coin de temps à autre, un sourire qui peut tout et rien dire. Peut-être un rictus moqueur à la vue de son maillot qui change progressivement de couleur à mesure que la sueur l’imbibe, peut être un sourire de politesse gêné par les regards réguliers qu’il me jette, ou bien un sourire l’invitant à oser franchir le pas.
Je joue avec lui encore quelque temps avant qu’il ne se décide à stopper sa course, ralentissant à mi-parcours jusqu’à s’arrêter net à mon niveau, au bas des gradins. Il s’étire sans me regarder directement, seulement des coups d’œil ...