1. Police polissonne (30)


    Datte: 09/04/2019, Catégories: Divers, Auteur: Pikatchu, Source: Xstory

    Nous sommes à la veille des fêtes de fin d’année. Les stagiaires viennent de terminer la dernière phase de leur formation qui outre le sport, les arts martiaux, le tir avec tout type d’armes, les marches, et les escalades ; il y avait aussi ceux qui portaient sur la théorie et la pratique du combat de rue. Et pour aller encore plus loin, la mise en condition et la prise d’assaut d’un appartement avec la libération d’un otage, et l’arrestation des kidnappeurs (rôle joué par des militaires). Le sergent s’est aussi plus particulièrement attaché à travailler leur mental. À cause de l’attitude de Sonia lors des exercices de descente à la tyrolienne, qu’elle avait faite entièrement nue et par moins dix degrés ; il restait persuadé qu’elle était capable d’aller très loin dans le dépassement d’elle-même. Il leur annonça clairement qu’il allait les faire souffrir et les amener au-delà de leurs limites.
    
    Dans cette dernière phase de formation, l’équipe d’instructeurs avait été renforcée et comptait un formateur par stagiaire, Sonia avait hérité du sergent ; il la suivait en permanence. À chaque fois qu’elle faiblissait, il était là pour la remotiver, il lui arrachait des cris de colères, lui apprenait à jouer avec la peur, à prendre des risques calculés. Bien souvent, avec sa voix tranchante, il lui hurlait :« Sonia ! Arrête de faire n’importe quoi, réfléchit bon sang ! »
    
    Les marches devinrent plus longues, les escalades plus hautes, les nuits plus courtes. Pour résister encore ...
    ... mieux au froid, il les fit nager nus dans l’eau des gravières après avoir dégagé la neige à la main et brisé la glace à coups de talons. Certains d’entre eux commençaient à le haïr, et d’autres souffraient en silence. Sonia avait compris que s’il les traitait ainsi, c’était pour leur bien ; elle savait que l’enjeu pour elle était important.
    
    Ses illusions du début avaient totalement disparu pour donner place à une détermination sans faille, car elle s’imaginait que pour arrêter le Boss, il lui suffirait de dire :« Haut les mains ! Tournez-vous que je vous passe les menottes ! »Cet homme, elle le connaît parfaitement, elle sait de quoi il est capable, et que le jour où elle se retrouvera en face de lui pour l’arrêter ; il faudra qu’elle soit forte. C’est pour cette raison qu’elle avait demandée au prof de boxe thaï que les entraînements se fassent sans protection pour le visage puis sans gants. Alors, elle prenait des coups qui à chaque fois la mettaient en colère, non contre son adversaire, mais contre elle pour ne pas s’être protégée.
    
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    Vendredi 23 décembre 2016, c’est la fin de cette période. Maintenant elle aime presque prendre des coups, car pour elle, c’est à chaque fois une remise en question et une leçon supplémentaire ; elle s’est donné un objectif : ne plus en recevoir. Alors, elle s’accroche.
    
    Le sergent a rassemblé toute la section dans une salle de cours et prend la parole :
    
    — Bien, vous arrivez à la fin de votre formation et je peux vous dire que ...
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