1. 53.3 Du côté de chez Thibault


    Datte: 05/04/2019, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... inattendue.
    
    Ses mots, sa bienveillance, sa gentillesse me touchent et m’émeuvent profondément. Je ressens une émotion m’envahir, monter de mon bas ventre, se propager dans mon torse, agir sur les poumons, monter aux yeux, faire perler quelques larmes…
    
    Je passe une main sur le visage, j’essaie de respirer profondément, d’essuyer mes joues, de me ressaisir… mais un sanglot m’échappe, je suis démasqué…
    
    Et là, son bras se pose sur mon épaule, m’attire à lui… je lève les yeux, je vois son sourire doux et ému… je me laisse aller, je me retrouve dans ses bras, je pleure dans l’arrondi de son débardeur, réconforté par sa double, douce pilosité, celle qui recouvre son torse, celle qui rend son visage si viril… je pleure enivré de l’odeur frais de sa peau…
    
    Nous restons ainsi enlacés, pendant un bon petit moment. Qu’est-ce que ça fait du bien de se retrouver dans ses bras puissants.
    
    « Je vais te montrer quelque chose… » je l’entends dire, alors que ses bras relâchent leur étreinte et que son regard vert se pose dans le mien.
    
    Et, ce disant, le bomécano de lève, se dirige vers le meuble télé en face de nous et en revient avec un gros album photo à la main.
    
    « Je vais te monter des photos… là-dedans il y a presque 10 ans d’amitié entre Jéjé et moi… enfin… si tu as envie de les voir… ».
    
    Envie de feuilleter cet album ? Je crois que je serais prêt à payer une fortune pour voir des photos de mon Jérém… Un album photo, ça ? Mais ça ce n’est pas juste un album photo, ...
    ... c’est un grimoire de sorcellerie, c’est le Graal… j’ai le cœur qui tape à mille dans la poitrine juste en pensant aux trésors renfermés dans ses pages… j’ai les larmes prêtes à couler en imaginant les émotions qui vont encore me submerger en voyant mon Jérém dans des moments que je n’ai pas partagés avec lui…
    
    « Bien sûr que j’ai envie de voir ça… » j’arrive à énoncer sobrement, en retenant de justesse un nouveau sanglot.
    
    Thibault pose l’album sur ses genoux et, avec un geste lent, il pose sa grosse paluche sur la couverture cartonnée et la fait pivoter… je le regarde feuilleter les premières pages… ce qui me rappelle que le bomécano est gaucher... chose qui, pour une raison que je trouve complètement inexplicable, le rend encore plus sexy à mes yeux.
    
    « T’as des photos de lui, toi ? ».
    
    « Juste une que j’ai découpé de la Dépêche la semaine dernière ».
    
    « Vas-y, choisis en une… ou même deux… ».
    
    « Mais je ne peux pas, ce sont tes souvenirs… ».
    
    « Des photos, j’en ai plein… mais les meilleurs souvenirs, ils sont là-dedans » fait il en posant sa main à plat sur son cœur « photo ou pas photo, ils ne vont jamais partir de là… vas-y, prend l’album et choisis… ».
    
    Et, ce disant, il attrape le bouquin qu’il avait posé sur la table basse avant de me serrer dans ses bras et il le met dans mes mains…
    
    L’objet est lourd, physiquement et symboliquement… j’ai l’impression qu’il me brûle les doigts, tellement l’histoire de vies et d’amitié qu’il contient me touchent, ...
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