Pluralités - Histoires de Sexe

Pluralités

... sûr ! C’est ça ! Pendant qu’on y est, allez prendre deux fauteuils dans le salon, apportez-les ici et installez-vous confortablement dedans ! Surtout n’oubliez pas les chips et les bières ! Moi, je continue le show, et quand j’aurai fini vous déciderez à l’applaudimètre ?
— Euh… Pas con comme solution…

Énervée, je me tourne vivement vers mon mec :

— Au fait, tu ne nous présentes pas ?
— Euh… Fabien et Cédric…
— Oui, je sais, tu l’as déjà dit ! Mais qui est qui ?
— Le premier qui a parlé, le plus petit, c’est Fabien, et celui qui… qui souhaite en voir plus, c’est Cédric.

Rougissant, Fabien incline un peu la tête. Par contre, Cédric me scrute de la tête aux pieds avec une évidente satisfaction. Je constate au passage que c’est « chapiteau » dans son pantalon. Ça fait toujours plaisir de constater qu’on fait son petit effet ! Mais bon !

Je ne sais pas ce qui m’a pris, sans doute la vengeance. L’alcool aussi… C’est un justificatif bien commode, je le reconnais.

Toujours nue de la tête aux pieds, je me poste impudiquement devant les deux visiteurs du soir, mains sur les hanches, les fixant bien dans les yeux chacun leur tour. Même le Cédric, le cynique (ça rime), est à présent gêné, ce qui m’amuse beaucoup ! Quant à l’autre, Fabien, il aurait pu se sauver à quatre pattes qu’il l’aurait fait ! Mais il se contente de regarder fixement ses chaussures, tout en me zieutant quand même de temps en temps.

Impérieuse, je tourne la tête vers mon homme et je lui lance ...

... :

— Eh bien, tu ne leurs demandes pas de nous rejoindre ?
— Hein ? Tu veux que…
— C’était pas ça, le plan caché ? Me trompé-je ?
— Ben… c’est-à-dire que…

Les deux autres sont sidérés, je le vois bien du coin de l’œil. Quant à Pierre, il pédale dans la semoule, comme on dit. Il se racle la gorge :

— Euh… t’es sûre de ce que t’avances ?
— Ah, parce que tu crois que ce sont des paroles en l’air ?
— T’es sûre de chez sûre?
— Faudrait savoir, mon petit ! Je vais faire simple, je vais compter jusqu’à trois, et si à trois, je n’ai pas de réponse, je remballe. Point barre.
— T’es sûre? T’es vraiment sûre?

Je fais un pas de côté et je commence à compter :

— Un !
— Mais, Nat ?
— Deux !

À notre énorme stupéfaction à tous, c’est Fabien, le plus timide, qui se décide, clamant bien fort d’une voix singulièrement assurée, comme s’il était aux enchères, dans une salle des ventes :

— Je prends !

Ses deux copains se tournent vers lui, le regardant très surpris. Moi-même, je suis étonnée ; je n’aurais pas pensé que ce soit lui qui se jetterait ainsi à l’eau ! Nous sommes encore plus surpris quand il s’avance vers moi et passe carrément un bras viril autour de ma taille :

— Je prends ! Une occasion pareille, ça n’existe qu’une seule fois dans la vie !
— Ah… euh… oui, peut-être…

Là, c’est moi qui bredouille. Il me serre encore un peu plus contre lui, me regardant intensément :

— Il faut saisir sa chance quand elle passe à portée de main. Et en plus, tu es ...