1. Restauration Rapide


    Datte: 01/04/2019, Catégories: fh, inconnu, caférestau, Oral préservati, pénétratio, sf, tarifé, Auteur: Dr Lamb, Source: Revebebe

    ... sans un mot.
    
    La tour dans laquelle je travaillais vingt-deux jours par mois était haute de deux cent douze étages, plus six niveaux souterrains. Située en plein cœur de la ville, elle s’imposait comme la plus haute construction de celle-ci. Centre commercial, parking géant, restaurants, on aurait juré une petite ville tassée dans une forteresse imprenable.
    
    Je traversai le long couloir pour me rendre à l’ascenseur et rejoindre mon collègue Max, qui bossait au cent dix-septième étage, service commercial. D’innombrables petits écrans, situés à l’entrée de chaque bureau, nous diffusaient des publicités non-stop. J’avais fini par ne plus y prêter attention, sans quoi j’attrapais une migraine à tous les coups.
    
    Max était un brave mec qui vivait à fond chaque seconde sans se soucier de rien. Il était grand, plutôt mignon, cheveux blonds coupés courts, visage carré et yeux bleus. Il avait un certain succès après des femmes, et c’était un pro des relations « planifiées ». D’après lui, j’aurais dû naître cent ans plus tôt, quand tout était encore « humanisé » comme il se plaît à me le répéter chaque jour. Mais bon, on ne se refait pas. Je suis un nostalgique du passé. Aux films en 3D, je préférais largement les films à l’ancienne. Aux affreuses pilules jaunes appelées « restauracorp », je préférais me faire cuire un bon steak, ce qui n’arrivait hélas pas souvent. Aux androïdes ménagers, je préférais tout faire moi-même, comme dans l’ancien temps. Plutôt que d’être téléporté sur ...
    ... mon lieu de travail, je préférais utiliser mes jambes. Beaucoup me considéraient comme un débile, voire un con. Je m’en fichais. Personne ne pouvait me juger. Nous avions encore la liberté de penser.
    
    Pour le moment…
    
    Je pressai le pas en voyant les ascenseurs. L’un d’entre eux s’apprêtait à partir, je trottinai jusqu’à lui et m’engouffrai à l’intérieur, grommelant des excuses aux collègues, entassés comme des sardines. Je pressai le bouton du cent dix-septième étage, sous le regard suspicieux d’un homme en costume. Visiblement, il savait que j’étais « le pauvre con qui vit à l’ancienne ». J’avais une fois vu, sur la porte de mon bureau, un petit mot collé sous mon nom, « l’homme de Cro-Magnon ». Cela m’avait fait plus rire qu’autre chose. Les portes se refermèrent sans un bruit.
    
    Je toquai à la porte du bureau de Max - une pièce spacieuse et équipée des dernières technologies. Il leva le nez de l’écran de son PC, et un grand sourire vint illuminer son visage.
    
    — Hé ! J’allais justement te passer un fil. Vas-y, entre.
    
    Je refermai la porte derrière moi et m’avançai jusqu’à lui.
    
    — T’as fini ton rapport ?
    — Ouais, enfin. Et toi, t’es sur quoi ?
    — Une étude, mais j’ai presque fini aussi.
    
    Je me laissai tomber dans le fauteuil en cuir qu’il tenait à la disposition de ses clients. Max se remit à pianoter sur son clavier à toute allure, comme un joueur de piano hystérique.
    
    — Quoi de prévu pour ta soirée ? me demanda-t-il.
    
    Je haussai les épaules, n’ayant rien ...
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