Histoire des libertines (17) : Marguerite d'Anjou, la rose de Lancastre
Datte: 20/03/2019,
Catégories:
A dormir debout,
Auteur: Olga T, Source: Hds
Je vais à nouveau déroger (par rapport au récit 15, consacré à Lucrèce Borgia) à la règle chronologique que je suis depuis le début de ces récits historiques et revenir au milieu du XVème siècle, à l'Angleterre de la fin de la guerre de cent ans, dans les années qui vont déclencher une longue guerre civile de plus de 30 ans, la guerre des deux roses, entre les deux branches rivales de la dynastie Plantagenets, les Lancastre et les York.
J'ai pensé en effet que Marguerite d'Anjou, reine d'Angleterre et épouse d'Henri VI avait toute sa place dans cette rubrique. Juliette Benzoni lui a d'ailleurs consacré un chapitre dans son ouvrage consacrée aux grandes libertines, « Dans le lit des reines » (Perrin 1984).
Certes, Marguerite, même avec les amants qu'on lui a attribués, est très loin des « performances » de bien d'autres libertines dont les exploits sont racontés dans cette série de récits.
Comme Isabeau de Bavière, Marguerite a été l'épouse d'un roi fou, qui était d'ailleurs le petit-fils de Charles VI. Cependant, même ses pires ennemis n'ont jamais osé comparer la « rose de Lancastre » à la « reine catin », celle qui perdit la France.
FILLE DU « BON ROI RENE »
Marguerite d'Anjou (1430-1482) est la fille du célèbre Roi René, roi titulaire de Naples, comte de Provence, duc d'Anjou, de Bar et de Lorraine.
Sa tante Marie avait épousé le roi Charles VII et sa grand-mère était la célèbre, Yolande d'Aragon, qui a joué un rôle décisif auprès de Charles VII et dont ...
... on dit qu'elle « inventa » le personnage de Jeanne d'Arc.
Mariée à Henri VI, un petit-fils de Charles VI, chez qui la folie de son aïeul se manifestait par des crises passagères de démence douce, Marguerite se trouva, par suite des circonstances, appelée à personnifier la « rose rouge de Lancastre », dans la guerre civile atroce, au nom poétique, qui ensanglanta l'Angleterre, décima sa noblesse et ruina son peuple, pendant 35 ans. Ses aventures tiennent du roman.
« AUCUNE FEMME NE LA SURPASSAIT EN BEAUTE »
La Guerre de cent ans commence à mal tourner pour l'Angleterre, depuis la brève épopée de Jeanne d'Arc et le retournement du Duc de Bourgogne, qui a conclu en 1435 la paix avec Charles VII.
L'entourage d'Henri VI, en particulier le cardinal de Beaufort et le comte de Suffolk, William de la Pole, convainquent Henri VI que le meilleur moyen de conclure la paix avec la France consiste à épouser Marguerite d'Anjou, nièce du roi Charles VII. Henri donne son accord et charge Suffolk d'aller négocier avec le roi de France.
Ce dernier accepte, à condition qu'il n'ait pas à payer de dot et qu'il reçoive en échange le Maine et l'Anjou, alors sous domination anglaise. Ces conditions s'officialisent dans le traité de Tours en 1444, la cession des terres reste cependant cachée au Parlement.
Le 23 avril 1445, Marguerite est mariée par procuration, en la collégiale Saint-Georges de Nancy, à Henri VI. Le mariage est ensuite célébré en la cathédrale de Westminster, le 30 ...