Psychananise ta mère - Histoires de Sexe

Psychananise ta mère

... d’égale que l’absurdité de la psychiatrie.

Trêve de théories, passons à quelques cas pratiques qui m’ont fait péter un câble.

Cas N° 1 :

Une fois de trop, je reçois un patient psychotique qui me dit entendre Dieu :

— Je ne sais pas quoi faire, sa voix m’obnubile. C’est toutes les heures qu’il me dicte ses commandements.
— Eh bien, essayer une bonne dose de sacrifices de vierges dans les cimetières. Vous entendrez donc Satan, cela vous changera.
— Oui, mais lui aussi me parle.
— Il y aurait-il de la friture sur la ligne, changez de fournisseur mobile !
— Vous pensez que je suis sur écoute ?
— Oui, je vous écoute.
— Vous êtes contre moi ?
— Les voies du Seigneur sont impénétrables…
— C’est vous qui me parlez donc ?
— Oui, je vous parle.
— Je n’en peux plus, je vais me foutre en l’air !
— Vous avez le sens de l’humour ?
— Oui, pourquoi ?
— Suicidez-vous métro Gaîté ou Bonne Nouvelle, ça en fera marrer quelques-uns. Voilà, ça fera 100 €.

Je ne l’ai plus jamais revu.

Cas N°2 :

Voilà, cette chère dame souffrait d’une alternance de dépressions et d’euphories. Autrement dit de la bipolarité et ce, à un rythme trépidant.

— Bonjour docteur.
— Bonjour, je suis de bonne humeur.
— L’occasion parfaite pour y goûter.

Elle se mit à sangloter.

— Je viens de faire une infection urinaire.
— Ah oui, vous m’en voyez navré. Pour autant, mes médicaments ne peuvent rien contre. Autant pisser dans un violon.

Elle éclata de rire.

— Ah Docteur, quel ...

... humour !
— Oui, je suis spécialisé en thérapie sur le rire. Je suis un clown qui a raté sa vocation. Mais un clown triste, voire cynique.

Prosternée sur elle-même :

— J’ai toujours rêvé d’être clown. J’ai raté ma vie, je rate tout ce que j’entreprends.
— Mais non, regardez, vous réussissez à me payer. Vous savez remplir un chèque. C’est l’essentiel dans la vie. Je consomme, donc je suis.
— Mais franchement que voulez-vous que je fasse de ma vie ?
— Du théâtre.
— Du théâtre ?
— Oui, une sorte de personnage à deux visages, un Arlequin, un Jean-qui-rit, un Jean-qui-pleure.
— Vous pensez que j’aurais du succès ?
— Mais bien sûr, il y a tellement de mauvais acteurs en France. On est plus à un près.
— À un près ?
— Oui, pour tout vous dire j’en ai plus que marre du courant alternatif à changement toutes les deux phrases. La lobotomie ôte toutes émotions. Sinon il y a les électrochocs. On vous branche le cerveau à une centrale nucléaire et hop ça vous remet les humeurs en place. Je n’ai plus que ces deux solutions. Cela fera 100 €.

Je ne l’ai plus jamais revue.

Cas N°3 : le mystique délirant.

— Bonjour docteur
— Bonjour, comment va votre petit Jésus ?
— Oh vous savez moi, je ne sais pas. Je ne l’entends plus depuis quelque temps.
— C’est très bon signe !
— Mais non ! C’est qu’il m’a abandonné ! Me voilà seul avec moi-même. Je vais perdre la foi !
— Eh bien, à défaut de la perdre, changez de foi, ma foi. Il y a plein d’alternatives de la secte du grand ...