1. 0212 Une soirée très riche en émotions (partie 1).


    Datte: 21/02/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... cachant maladroitement une bouteille rouge et blanche derrière son dos.
    
    « N’importe quoi, mais sans alcool… » je finis par lui répondre.
    
    « Je n’ai rien de tel ».
    
    « Il ment » fait Martine.
    
    « T’es sûr que tu ne veux pas essayer un vrai apéro ? Une bière ? ».
    
    « Si elle est blanche… ».
    
    « Je n’ai pas de blanche. Moi je préfère les blondes, ou les brunes, ou les rousses » semble vouloir m’expliquer Daniel, avant de déraper sur l’humour grivois « quand elles sont blanches, c’est trop vieux pour moi… ».
    
    « Dans ce cas, la bouteille que tu caches derrière ton dos, ça me va très bien… ».
    
    « Aaaah… ça ? Tu bois du pipi de chat ? ».
    
    « C’est ça… ».
    
    Après avoir joué les clowns, Daniel me sert enfin de la boisson à bulles, l’air dépité.
    
    Je trinque avec Daniel (qui fait la grimace, puisque « on ne trinque pas avec du pipi de chat »), avec Jérém (qui fait toujours la gueule), et avec tous les cavaliers et cavalières à proximité (qui semblent tous ravis d’être là).
    
    « Allez, si je m’activais, moi » fait Martine « la fondue ne va pas se faire toute seule ».
    
    « Je vais venir t’aider » fait Ginette.
    
    « Moi aussi » se proposent à tour de rôle Carla et Satine.
    
    « Perso, je suis vraiment fier pour ton recrutement, je le savais que tu étais destiné à accomplir de grandes choses » fait JP.
    
    « Merci… j’espère que ça va bien se passer… » fait Jérém, touché.
    
    « On va te voir à la télé, alors » fait Loïk.
    
    « C'est bien possible ».
    
    « Et sur un calendrier à ...
    ... poil… » renchérit Sylvain.
    
    Je crois bien que celui-là cherche des gifles. S’il continue sur ce ton, il ne va pas tarder à en trouver.
    
    « Pour l’instant, je vais essayer de jouer du mieux que je peux, et ce sera déjà énorme » le douche mon Jérém. Yes !
    
    « Tu sais déjà quand tu vas partir ? » se renseigne Daniel.
    
    « Je ne sais pas encore, j’attends un coup de fil d’un jour à l’autre ».
    
    Je suis heureux pour mon Jérém. Ce recrutement est une occasion en or pour lui. Je suis certain qu’il va faire des étincelles. Pourtant, l’idée de ce coup de fil qui doit arriver « d’un jour à l’autre » me donne envie de pleurer, car cela sonnera inexorablement la fin de ce moment parfait.
    
    Après ce coup de fil, des centaines de kilomètres nous sépareront. Comment va tenir cette relation, comme va-t-elle résister à la distance, au temps, aux tentations parisiennes ?
    
    L’idée de ce coup de fil me rend triste, mais je m’efforce de ne rien montrer, j’essaie de profiter de l’instant, de cette soirée, de ces gens qui me font rire et qui nous entourent de bienveillance et d’amitié. Mais cela serait plus aisé si Jérém arrêtait de tirer une gueule pas possible. D’ailleurs, un instant plus tard, il a quitté la conversation pour s’en aller fumer, seul, à côté de la grande cheminée, tout en sirotant son whisky, le regard ailleurs, la tête ailleurs. Heureusement qu’il avait dit qu’on devait faire comme si de rien n’était, et nous amuser. Ça semble mal parti de son côté…
    
    Et merde, il a fallu ...
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