0212 Une soirée très riche en émotions (partie 1).
Datte: 21/02/2018,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... jamais, que notre histoire est destinée à rester discrète, cachée, loin des regards « tiers ».
Soudain, j’ai comme l’impression d’avoir un aperçu de ce que je vais vivre à l’avenir dans notre relation. Non pas une existence épanouie et assumée, mais une sorte de huis clos.
A cet instant précis, je réalise à quel point j’aspire à ça, à une vie à deux, et non pas une vie en cachette. Je ne parle pas de peindre ma future maison, notre future maison, en rose Barbie ou avec les couleurs de l’arc en ciel, je ne parle pas non plus de m’habiller, de parler, de penser, d’avoir des fréquentations « gay » H24.
Non, rien de tout ça. Je n’aspire qu’à une vie de relative normalité, une vie où nos amis et nos familles seraient au courant que nous nous aimons, sans que cela pose de problème. Une vie dans laquelle nous serions un couple parmi d’autres, hétéros ou pas, une vie où le fait que nous soyons deux mecs en ménage ne serait pas notre principale caractéristique dans le « fichage inconscient » des gens qui nous entourent. Je rêve d’une vie ou le fait que je sois « gay et en couple avec un autre gars », ne prenne pas plus de place dans mon « curriculum social » que « je suis châtain », j’ai la barbe qui rouquine », « je suis né en 1983 », « j’ai fait telles études », « j’exerce tel métier », « je suis quelqu’un de gentil ».
Est-ce que Jérém pourra un jour m’offrir ce genre de vie ? A quelle distance se situe-t-il ce jour béni ? Est-ce que je suis prêt à l’attendre ? ...
... Et si jamais ce jour ne venait jamais ?
Tu te vois, Nico, à passer toute une vie à cacher ta relation avec l’homme que tu aimes ?
Soudain, j’ai l’impression de me retrouver sur le bord d’une falaise, face à un abîme infini. J’ai l’impression que je n’y arriverai pas avec Jérém, que tout mon amour ne suffira pas à le mettre suffisamment en confiance pour l’amener à s’accepter et à nous accepter. Une immense mélancolie m’envahit. Je suis au bord des larmes.
Puis, je sens un petit espoir poindre dans mon esprit. J’ai entendu Charlène lâcher à Jérém un « on en parle plus tard ». J’espère vraiment qu’elle va le faire, et qu’elle va surprendre Jérém par sa tolérance et sa bienveillance. Charlène a un ascendant énorme sur mon bobrun et je suis certain qu’elle a un rôle, et pas des moindres, à jouer dans le chemin malaisé que mon bobrun doit parcourir pour arriver à s’aimer tel qu’il est. Pour arriver à m’aimer. Car, oui, avant de pouvoir m’aimer vraiment, mon bobrun a besoin de s’aimer lui-même, aimer tout ce qu’il est, sans exceptions.
Nous arrivons à la voiture de Jérém. C’était en effet une bonne idée de prévoir des vêtements de rechange, car l’odeur du cheval imprègne les tissus de nos vêtements de la journée. C’était également une bonne idée de prendre une petite laine : le soleil va bientôt se coucher et l’air se fait très frais.
Je regarde mon bobrun se changer et je ne peux le quitter des yeux. J’adore le voir se dessaper, même si c’est juste pour se ...