1. 0212 Une soirée très riche en émotions (partie 1).


    Datte: 21/02/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... intéresse » fait Sylvain.
    
    Si celui-là l’ouvre encore une fois, je crois que je vais l’emplâtrer.
    
    La bienveillance de Daniel à l’égard de Jérém me touche profondément. Je sais qu’il a parlé pour le bien de Jérém, pour le mettre en garde. Et je lui en suis profondément reconnaissant. Ce qui n’empêche pas que sa tirade fait ressurgir en moi des inquiétudes que j’essaie de maîtriser tant bien que mal depuis que j’ai appris pour son recrutement parisien. Et, aussi, de m’alerter sur d’autres sujets d’inquiétude auxquels je n’avais pas encore pensé et qui m’arrivent à la figure comme autant de gifles.
    
    Que Jérém va être exposé aux tentations de la grande ville, soirées, rencontres, ça je l’avais anticipé. Ce que je n’avais pas anticipé c’est que l’argent et la notoriété puissent changer mon bobrun. Et, encore moins, que le rugby puisse être un sport à ce point dangereux.
    
    Heureusement, très vite la soirée repart sur un ton beaucoup plus léger, et je suis vite enveloppé à nouveau par la bonne humeur. Les desserts arrivent. Crumble, tarte, salades de fruits, le flan de Carine. Pendant que je déguste ce dernier, j’écoute JP et Charlène raconter un épisode survenu lors d’une balade dans les Pyrénées, sur un itinéraire qu’ils appellent « Chemin des Contrebandiers ». Comme c’est le cas à chaque fois que JP parle, les oreilles se tendent pour écouter son récit. C’est ça avoir du charisme.
    
    « Pendant la rando, il a plu tout le temps » fait JP.
    
    « Tu espérais quoi, d’un mois ...
    ... d’avril au pays Basque ? » se moque Martine.
    
    « On a choisi le printemps pour éviter les grosses chaleurs, banane ! » explique JP.
    
    « Bref » il enchaîne « toujours est-il qu’un jour à midi, on s’est retrouvés perdus au milieu de nulle part. On essayait de lire la carte, mais on n’était pas d’accord sur la direction à suivre. Charlène avait un avis, Carla un autre, Loïc était HS par rupture de stock de cigarettes, et moi je n’avais pas dormi de la nuit. Il pleuvait depuis la veille au soir, non stop. Tout était mouillé, y compris nos provisions. On n’avait pas dîné, on n’avait pas dormi, on n’avait pas déjeuné. On était trempés, fatigués, affamés, et on était perdus ».
    
    « Autant vous dire que l’ambiance était tendue » fait Charlène.
    
    « Nous sommes arrivés dans un petit village. On l’a traversé sans voir personne. Puis, près de la sortie du hameau, nous avons enfin vu un type dehors. Il était sur le seuil de sa porte, et il regardait la pluie tomber. Nous nous sommes arrêtés et nous lui avons demandé des renseignements. Et quand on lui a dit qu’on cherchait le chemin des Contrebandiers, il nous a raconté qu’il était lui aussi randonneur à cheval et qu’il avait déjà fait cette rando. Et ni une ni deux, il nous a invités à déjeuner chez lui. Dans l’état où l’on était, on a dit oui sans même réfléchir.
    
    Sa maison était la dernière du petit village et il y avait un pré juste à côté. Le type nous a proposé de faire paître nos chevaux.
    
    « C’est à ce moment-là, qu’on a ...