1. 0212 Une soirée très riche en émotions (partie 1).


    Datte: 21/02/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... emboîte le pas à Charlène qui se dirige tout droit vers la sortie du relais. J’emboîte à mon tour le pas à mon bobrun.
    
    « Il fait pas chaud » commente Charlène une fois dehors, en relevant le col roulé de son vieux pull.
    
    Ni Jérém ni moi ne trouvons rien à ajouter. Elle fixe une petite torche sur son front à l’aide d’un élastique qui fait le tour de sa tête. Lorsqu’elle l’allume, on dirait qu’elle a un troisième œil. Ou un seul œil. Comme un cyclope. Comme un Illuminati.
    
    Guidés par le faisceau lumineux, nous descendons au pré. Enfin, à vrai dire, nous ne faisons que nous nous éloigner du relais. Lorsque nous sommes à bonne distance, Charlène ne prend pas de détours et va droit au but.
    
    « Allez, raconte, Jérémie ».
    
    « Tu veux que je te raconte quoi ? ».
    
    « Je voudrais savoir pourquoi tu fais la gueule ! ».
    
    « Je fais pas la gueule ! ».
    
    « Si tu fais la gueule ! ».
    
    « Je te dis que non ».
    
    « Si, tu fais la gueule » je me surprends à considérer à haute voix.
    
    « Tu vois, il n’y a pas que moi qui l’ai vu ».
    
    « Je ne sais pas quoi vous dire ».
    
    « Allez, fais pas chier, on n’a pas le temps. Ecoute-moi, petit con. Tu crois que ce que ce que j’ai vu tout à l’heure m’a choquée ? ».
    
    « Je ne sais pas ».
    
    « Pffff !!! Tu me gonfles ! Alors, rassure-toi, ça ne m’a pas choqué du tout. C’est vrai que sur le coup j’ai été surprise, mais ça c’est pas du tout le genre de truc qui me tracasse ! ».
    
    « T’es pas déçue ? ».
    
    « Et pourquoi, déçue ? ».
    
    « Je ne ...
    ... sais pas ».
    
    « Si dois être déçue pour quelque chose, c’est que tu réagisses de cette façon, que tu puisses penser que ça puisse me poser de problème d’accepter ce que tu es, et ce qui te rend heureux ».
    
    Jérém se tait, sort son paquet de cigarettes pour en saisir une. Charlène lui en empêche.
    
    « Tu sais, il n’y a aucun mal à ça. La seule chose importante c’est que tu sois heureux. Du moment que tu es heureux, je suis heureuse pour toi. Parce que le plus important, dans la vie, c’est d’essayer d’être heureux. Qu’importe si on est heureux avec un mec ou avec une nana, tant qu’on l’est. La vie est trop courte pour perdre du temps à s’empêcher d’aimer avec des prétextes aussi foireux que la peur des « qu’on dira-t-on ». Une dernière chose. Le fait que tu sois avec un gars ça ne change rien, tu m’entends, rien de chez rien pour moi. Tu as toujours été comme un fils pour moi, et ça ne changera pas. Jamais. Je t’aime et je t’aimerai toujours. Et j’aimerai celui qui te rendra heureux. Alors, j’aime Nico aussi… ».
    
    J’ai l’impression que Jérém est en train de pleurer. Je suis au bord des larmes.
    
    « Viens là, petit con » fait Charlène, visiblement émue elle aussi, en prenant dans ses bras le jeune étalon redevenu poulain. Leur étreinte dure plusieurs secondes.
    
    « Nico a l’air d’un bon gars » fait-elle, en m’attrapant la main et en la serrant dans la sienne. Ce contact me fait un bien fou. Je pleure.
    
    « En plus, vous avez l’air heureux ensemble. Mais de quoi t’as peur, ...
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