1. Coup de mou dans les pâtes dures


    Datte: 01/05/2024, Catégories: fh, neuneu, hotel, pastiche, délire, Humour policier, Auteur: Jimmychou, Source: Revebebe

    Ce jour-là, l’agent spécial Pantacourt, alias Langouste, est convoqué à L’Agence de la Sécurité Nationale pour recevoir les instructions concernant sa prochaine mission.
    
    Un des plus hauts pontes des services secrets français l’attend au siège alpin, sis à Salers sur Oisans.
    
    Langouste reconnaît immédiatement l’adjudant Delamerre lorsqu’elle entre dans le bureau si secret qu’aucun nom ni numéro ne figure sur la porte.
    
    Un rapide coup d’œil dans la pièce spacieuse permet à Chloé d’identifier aisément Mama Africa, une espionne malienne retournée par les services secrets français trois ans auparavant. Pantacourt reconnaît que la couverture de la femme noire qui officie discrètement est parfaite, et en la voyant vider les poubelles et épousseter les étagères, aucun observateur mal intentionné ne pourrait se douter qu’elle est un des éléments opérationnels les plus efficaces du système de défense du territoire national.
    
    Chloé fait un grand clin d’œil à sa « collègue » quand elle croise son regard. L’air quelque peu éberlué de Mama Africa l’enjoint à ne pas insister. Chloé comprend très bien le désir légitime de discrétion de l’espionne et elle se résout à faire une croix sur la partie de broute-minou qu’elle avait déjà imaginée, avec la plantureuse femme noire, après la fin de son service.
    
    Lorsque Chloé Pantacourt s’assied face à lui, Delamerre devient tout pâle. Il se pince le nez avec les doigts tout en regardant d’un œil interloqué le collier original ...
    ... arboré par l’agent de choc.
    
    — Bon sang, Pantacourt, quelle est cette odeur ignoble qui vous suit partout depuis que vous avez pénétré dans cette pièce ?
    — Ah ! vous voulez sans doute parler du bijou que j’ai confectionné avec le grand badge « Touche pas à mon pote »1 – offert par Monsieur Harlem Désir en personne – et les cinq doigts que j’ai confisqués aux chefs principaux de l’Organisation.
    
    Delamerre arbore une pâleur inquiétante alors que Chloé poursuit son explication.
    
    — À chaque fois que je réglais son compte à un de ces ignobles personnages, je sectionnais un de ses doigts pour ma collection personnelle. Dans un premier temps, je me suis contentée d’exposer ces trophées dans ma vitrine de souvenirs. Mais quand ils ont commencé à noircir et à exhaler une odeur légèrement incommodante, j’ai pensé que je pouvais les utiliser pour me confectionner un pendentif que je conserve dans un bocal de formol quand je ne l’utilise pas.
    — Mais comment pouvez-vous supporter cette puanteur atroce ? s’insurge Delamerre, totalement déstabilisé.
    — Oh ! j’ai l’habitude, mon adjudant. À chaque fois que je tue un vilain, je prélève un morceau de son corps que je range dans mon réfrigérateur.
    — Mais c’est dégueulasse !
    — Peut-être, mais grâce à ça, je fais beaucoup d’économies. Ça fait au moins trois ans que je n’ai pas acheté de croquettes pour Lumo, mon chat persan. Et vous savez aussi bien que moi qu’un salaire de fonctionnaire implique une gestion rigoureuse de son ...
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